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CultureNotre Phénix s’est levé!

Notre Phénix s’est levé!

Afrique des royaumes cendrés incandescents

Afrique des soleils fournaises, des laves brûlantes

Afrique aux multiples soleils vivifiés

Afrique de soleils kyrielle auréolés satinés

De tes meurtrissures alambiquées mille fois martyrisées

Toi, au vêtement sanguinolent des plaies non cicatrisées

Toi, si émaciée, mais digne Afrique

Silhouette élancée inextinguible au visage rudoyé par tant d’instants volés

Afrique de Shaka…Afrique de Behanzin, roi d’Abomey

Afrique de Sundjata fils de Magan Kon Fata et de la femme buffle Sogolon

Afrique de lumières intermittentes jamais éteintes

Afrique des amazones intrépides valeureuses

Afrique des cailcedrats et des baobabs millénaires

Afrique des cratères de savanes aux forêts ourlées

Perles de soleils incrustés, Afrique émeraude scintillante

Terres généreuses de rois d’antan de reines auréolées

Afrique des peuples des forêts, des tribus élancées aux visages cendrés

Afrique des soleils éternels, Afrique des mystères inconnus…

Afrique indigo aux verbes des griots poètes

De tes atours les troubadours paroliers intemporels chantent

Afrique du futur, des jours à venir, jours meilleurs

Terres de verres imbriquées, de jeunesses revigorées

Quand ceux d’hier roitelets de caravelles broyaient ta générosité, ton hospitalité

De leurs massues ensanglantées tes enfants pris dans leurs nasses

Et ton visage devenu hideusement sombre arrêté au seuil des récifs

Mère au dos mille fois lacéré de coups de marteau des roitelets sans cœur

Eux tes bourreaux riaient et se gaussaient de ton sang piétiné sans merci

Eux qui marchaient à pas trépidant sur ta luisante carapace…

Carte de l’Afrique

O Afrique, mon Afrique des Afriques

Toi, l’étoile filante étiolée, parsemée de lucioles rayonnantes

Quand le roitelet au visage hideux à la fourche épineuse acerbe

Roitelet aux regards fourbes venus d’ailleurs

De sa caravelle et ses lunettes de feu te faisait la guerre

Afrique arc-en-ciel aux passés piétinés par l’échafaud des roitelets de la terre

Afrique aux reins de ressort veloutés envoûtante tu resteras

Afrique des mamans au dos courbé, recourbé sous le poids de labeurs ingrats

Afrique des sourires enjolivés d’un bébé joufflu dodu palpitant de joie sans bornes

Quand ceux qui, autrefois et encore aujourd’hui te giflaient puis s’en allant rieurs

Eux les fils du malin aigrefin à nul autre pareil

Afrique des pyramides et des stèles, Afrique des contes millénaires

Terre aux terres ensevelies sous des trésors courtisés convoités

L’oiseleur tapi t’observe toujours avec sa rigueur défiante maléfique

L’oiseleur briseur de ta carapace encore rapace à ton seuil

Pour ternir ton étoffe déjà martyrisée…et casser l’envol de tes ailes

L’oiseleur lugubre au regard ténébreux et calculateur rempli de scories scélératesses

Planer, se pâmer puis s’éteindre à jamais t’attend au détour de tes sarcasmes

Toi le bâtisseur de marécages et de mangroves carnivores

Oiseleur aux ailes de paille, te voilà dans la fosse abyssale de ton désarroi sans fin

Pauvre oiseleur, toi la citadelle en papier…. devrions-nous nous apitoyer sur la juste rétribution de ton orgueil perdu?

Afrique, ma belle Afrique vois-tu le vent souffler sur ton beau sillage qui ne se flétrit jamais malgré les coups du roitelet et ode l’oiseleur?

Afrique des danses rythmées psalmodiées aux rythmiques saccadées

Toi, le Phénix véritable…tu t’es levé et avec toi tes soleils incandescents

Oui, Phénix aux éclats de pépites brillantes dans ta pureté

Tes fils, tes filles aux têtes couronnées de ton aura te danseront

Te chantent déjà au son du ngoni ancestral

Au son des sons du tam-tam parleur se réveilleront les oiseaux des champs heureux

L’oiseleur aux ailes cassées plaqué au sol perclus ne saura rien y faire

Son rire narquois terni et insipide s’est desséché

Lui, l’invincible désormais astre de papier

Afrique aux paumes cicatrisées se souviendront tes enfants

Oui, ils se remémoreront de tes martyrs aux rêves de gloire volés

De ton front de scarifications ancestrales, de tes beautés

De ton regard de pureté de kaolin et de ton faisceau lumineux

Afrique au balafon séculaire, ta moisson est arrivée

Viendra aussi la puissance de ton son guttural du plus profond de toi

De tes entrailles un tonnerre pour faire chavirer l’oiseleur roitelet de papier mâché

De tes beaux atours tes enfants se sont parés dans la splendeur de l’aurore

Afrique drapée de fin lin, dans son kente, de raphia tissé aux talents ancestraux

Afrique des boubous recherchés d’un basin satiné jamais égalé

O Afrique…O Phénix des temps modernes, des temps à venir déjà souriants

Ton heure de gloire est arrivée en toute puissance

Lève-toi et brille…lève-toi et brille…lève-toi d’un coup!

L’aurore, ton aurore s’est levée…danse mère…danse sans répit

Ton aurore en or à l’appel du coq est venue…

Lève-toi, Phénix des temps nouveaux, lève-toi et brille…

Quand viendra ta relève, tes fils et filles seront là pour porter ton flambeau au firmament dans l’unité et le triomphe éternel…lève-toi et brille encore et encore…

Lève-toi Phénix, ta moisson t’appelle…lève-toi et brille de mille feux!

Florent Dedo D.

Enseignant – Extrait du recueil “ Afriki…Phénix des Temps”

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